Rapport sur le projet de biochar proposé par MIRAIA à Garlin

Le biochar constitue une nouvelle menace pour les forêts françaises

un forêt près de Sauveterre-de-de-Béarn (photo: Forêts Vivantes Pyrénées)

Résumé

La start-up MIRAIA souhaite construire six ou sept usines de pyrolyse pour produire du biochar ainsi que de la bio-huile (utilisable dans certains appareils de chauffage) et de l’électricité. Elle propose de construire sa première usine commerciale dans le sud de la France, sur la commune de Garlin dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Selon les informations que le porteur de projet a communiquées lors d’une réunion publique, MIRAIA prévoit pour ce faire d’utiliser 135 000 tonnes de bois par an, dont 70 % de bois rond, fourni par la plus grande coopérative et entreprise forestière de France, Alliance Forêt Bois. Or, d’après les enquêtes de l’ONG française Canopée Forêts Vivantes, le modèle forestier d’Alliance Forêt Bois consiste à pratiquer des coupes rases dans des écosystèmes forestiers à haute biodiversité et à planter ensuite des monocultures de conifères.

Comme nous le soulignerons dans ce rapport, l’effet, selon les circonstances, d’un amendement en biochar sur le carbone séquestré dans le sol reste mal connu. Toutefois, même si l’on suppose qu’une grande partie de ce carbone dans le sol restera stable sur de longues périodes, cela ne signifie pas qu’il soit bénéfique pour le climat de produire du biochar à partir d’arbres récoltés par coupe rase dans des écosystèmes forestiers à haute biodiversité. En effet, les écosystèmes forestiers jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat en stockant et en séquestrant le carbone tout en contribuant à réguler le cycle de l’eau et le climat localement.

Enfin, ce rapport souligne le fait que le biochar, en fonction des matières premières et des méthodes de production, peut contenir différentes toxines, alors qu’il n’existe actuellement aucune réglementation visant à empêcher l’introduction de ces toxines dans les sols et, potentiellement, dans les cultures vivrières.